Les jeunes Nord Coréens envahis par la Hallyu

Le printemps apporte la mode de la Hallyu
(nouvelle vague sud-coréenne) en Corée du Nord. Les lycéens et collégiens
fredonnent sans se soucier des airs de chansons sud coréennes. La source de
Daily NK a transmis qu’ils immitaient à la perfection la danse
« Bingo » du groupe Tortue (Keobuki), ainsi que les chansons et
chorégraphies du groupe Girls generation.

Une source située dans la province de
Gangwon a rapporté à Daily NK le 3 avril : « Les collégiens et lycéens font
la fête autour de cette chanson qu’ils appellent Tortue Bingo. La mélodie est
excitante, et les paroles reflètent mieux les sentiments que les jeunes (Nord
Coréens) ont envie d’exprimer. C’est pour ça qu’elle marche mieux que Gangnam
style ».

Elle ajoute :  « Bingo débarrasse les adolescents des
idées toutes faites. Ils retrouvent dans les paroles la vie qu’ils veulent
entamer points en avant du haut de leur dizaine d’années. Lors des
anniversaires, ils amènent une clé USB avec un enregistrement de Bingo et un
enregistreur pour créer une ambiance festive ».

Selon la source, Bingo est la chanson
préférée des jeunes, précédant « My Way » de Frank Sinatra et « amis »
de An Jae Uk. La chanson « Gangnam style » de Psy, remixée en
« Pyongyang style » a été changée en « Wonsan style » (du
nom d’une ville de l’Est) pour éviter la censure. La source précise que les
jeunes apprécient Gangnam style, mais qu’il y en a davantage qui chantent Bingo,
car ils préfèrent les paroles.

La source explique : « Il y a des
professeurs qui proposent des cours particuliers de danse pour apprendre les
chorégraphies du girlsband Girls Generation. Ils sont diplômés d’écoles de
danse ou fils de danseurs. Ils travaillent de leur côté les chorégraphies
qu’ils trouvent sur des CD sud coréens pour les enseigner dans une petite salle
chez eux, en commençant par les bases du rythme et les mouvements les plus
fréquents. Dans les grandes villes, 80% des adolescentes prennent des cours de
danse sud-coréenne avec un professeur particulier ».

Selon la source, ces cours étant de plus en
plus demandés, leur prix monte à plusieurs dizaines de dollars par mois. Même
si les enregistrements de Corée du Sud et de toute culture étrangère sont sujet
à une forte interdiction, l’apprentissage de la danse sud-coréenne s’est
rapidement répandu car les officiers chargés de contrôler acceptent facilement
les pot-de-vins.

La source ajoute également :
« Récemment, les élèves Nord Coréens immitent une écriture observée sur
une banderolle lors d’une manifestation sud coréenne retranscrite à la
télévision centrale de Corée du Nord. Ils s’entraînent à recopier cette
écriture aux angles pointus, qu’ils trouvent plus sophistiquée que l’écriture coulante
effet pinceau utilisée au Nord ».