Une arnaque à l’exemption d’exil intérieur mise au jour

Des officiels des unités locales du ministère
de la Sécurité du Peuple (MSP) ont été interpellés alors qu’ils extorquaient de
fortes sommes d’argent aux membres des familles de transfuges passés en Corée
du Sud. Ces agents contraignaient ces familles en leur promettant qu’une
« contribution financière » les protégerait d’un exil dans les
endroits reculés du pays – exil qui fait office de punition en Corée du Nord.

Une source de la province du Hamgyŏng du Nord
a révélé à Daily NK le 9 mars qu’ « un chef de section et trois
conseillers de l’antenne du MSP du comté de Musan ont été exclus pour ces actes
déplorables. Ils ont profité de leur situation – un travail lié à
l’enregistrement des habitants du comté – pour extorquer de grosses sommes
d’argent aux familles des transfuges. »

La source a déclaré que ce système a débuté à
la mi-2014, lorsqu’une directive a instauré le déplacement forcé des proches de
transfuges vers les régions sauvages et montagneuses éloignées des zones
frontalières. « Les officiels du MSP ont identifié des gens apparemment
aisés sur la liste des exilés potentiels et les ont amadoués en leur promettant
qu’ils échapperaient à l’exil s’ils payaient. Les sommes extorquées à chaque
famille se situent entre 5.000 et 10.000 yuans (1.000 – 2.000 dollars) »,
a précisé la source, en ajoutant que compte tenu du nombre de familles victimes
de ces actes, le total des sommes ainsi collectées par les officiels pourrait
avoisiner les milliers de dollars.

Selon la source, la plupart des habitants
croyaient il y a encore peu que le bureau d’enregistrement de la population
était le moins puissant au sein des antennes locales du
MSP – une opinion désormais révolue depuis que la plupart desdits habitants ont
eu vent de la façon dont ces officiels se remplissaient les poches. « S’ils
se soucient plus de l’argent que de leur uniforme (leur statut), alors au lieu
de se cacher derrière celui-ci comme des lâches, il faudrait que des membres de
leurs familles fassent défection au sud » a ajouté la source, reflétant
ainsi l’opinion prévalant sur place.

Heureusement, du moins pour le moment, la
directive à l’origine de ce scandale, reste peu appliquée. « La politique
d’exil intérieur est à l’arrêt en raison des craintes résultant de la
concentration de « familles impures » dans une région déterminée et
des récriminations incessantes des résidents de cette région. En conséquence,
les victimes de l’extorsion pratiquée par les agents du MSP ont exigé de
récupérer les sommes indûment versées, ce qui a mis l’accent sur le degré de
corruption prévalant parmi les officiels » a conclu la source.