Dans une déclaration commune, les ONG encouragent les Nations unies à agir au sujet de

Dix organisations non-gouvernementales actives
dans le domaine des Droits de l’Homme ont soumis une lettre commune aux membres
du Conseil de Sécurité des Nations unies en soutient à une lettre séparée
envoyée le 5 décembre par dix membres dudit Conseil – l’Australie, le Chili, la
France, la Jordanie, la Lituanie, le Luxembourg, la Corée du Sud, le Rwanda, le
Royaume-Uni, et les États-Unis – laquelle demande une discussion formelle au
sujet de la situation des Droits de l’Homme en Corée du Nord, « sans
préjudice pour la question de la non-prolifération. »

 

Les membres du Conseil de Sécurité ont appelé
à ce que les violations des Droits de l’Homme commises en Corée du Nord soient
considérées comme constitutives d’une menace à la sécurité, citant la
Commission d’enquête des Nations Unies relative à la situation des Droits de
l’Homme en Corée du Nord qui a déterminé que les violations commises dans ce
pays « menacent d’avoir un impact déstabilisateur dans la région et sur le
maintien de la paix et de la sécurité internationales. »

 

Les dix organisations ayant signé la lettre de
soutien à la demande formulée aux membres du Conseil de Sécurité comptent parmi
les plus reconnues internationalement et actives dans le domaine des Droits de
l’Homme : Amnesty international, Christian Solidarity Worldwide, Citizens’
Alliance for North Korean Human Rights (NKHR), Committee for Human Rights in
North Korea (HRNK), Freedom House, Human Rights Watch, International Coalition
to Stop Crimes Against Humanity in North Korea, la Fédération internationale
des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), et la Jacob Blaustein Institute for
the Advancement of Human Rights.

 

La lettre réclame que la situation prévalant
en Corée du Nord soit formellement inscrite à l’ordre du jour des travaux du
Conseil des Droits de l’Homme, « sans préjudice pour la question de la
non-prolifération », et appelle à la tenue d’une réunion du Conseil de
Sécurité des Nations unies relative à ladite situation, de même qu’à un
briefing préalable dudit Conseil sur ce point par un représentant du Haut
Commissariat des Nations unies pour les Droits de l’Homme – une mesure destinée
à permettre aux membres du Conseil de Sécurité d’obtenir plus d’informations et
de mieux comprendre les implications que ladite situation a sur la paix et la
sécurité internationales.

 

Le document se réfère également à la
Commission d’enquête pour relayer l’urgence de mettre sur la table la question
de la situation des Droits de l’Homme en Corée du Nord, indiquant que
« les caractéristiques actuelles et de longue date de violations
systématiques et étendues des Droits de l’Homme remplissent le seuil au-delà
duquel il est possible de les qualifier de crimes contre l’Humanité » et
que leur nature, ampleur, et gravité « révèlent une situation sans parallèle
dans l’Histoire contemporaine. » De plus, la lettre évoque la « réaction
belliqueuse » des autorités nord-coréennes au vote récent du Troisième
Comité de l’Assemblée générale des Nations unies, « soutenant plus avant
la conclusion de la Commission d’enquête selon laquelle la considération de la
situation des Droits de l’Homme dans le pays par le Conseil de Sécurité des
Nations unies est essentielle. » Parmi ces réactions belliqueuses, la plus
virulente a suivi l’adoption dans le projet de résolution d’une recommandation
d’un renvoi devant la Cour pénale internationale, renvoi motivé par les
découvertes de la Commission d’enquête.

 

Kwon Un Kyong, au nom de l’International
Coalition to Stop Crimes against Humanity in North Korea (INCK), a évoqué
devant Daily NK les raisons pour lesquelles l’inclusion dans la discussion d’un
renvoi devant la Cour pénale internationale est impérative.

 

Kwon Un Kyong a soutenu que « le renvoi
devant la Cour pénale internationale est une façon de mettre un terme à la
chaîne de l’impunité, que les autorités nord-coréennes utilisent
systématiquement afin de contrôler le pouvoir et la population » et doit
être inclus dans les discussions formelles relatives aux Droits de l’Homme en
Corée du Nord.

 

Naturellement, Kwon Un Kyong a précisé qu’en
plus de l’envoi devant la justice des responsables de crimes contre l’Humanité
– la meilleure méthode pour ce faire étant devant un tribunal indépendant comme
l’est la Cour pénale internationale – un ensemble de canaux et d’outils doit
être utilisé pour améliorer les Droits de l’Homme en Corée du Nord :
engagement, échanges entre personnes, échanges culturels et économiques
inter-coréens, etc.

 

La lettre conclut en soulignant la raison pour
laquelle un tel lobby est d’une importance capitale sur ce sujet des Droits de
l’Homme : le Conseil de Sécurité des Nations unies n’a pas encore formellement
discuté du rapport de la Commission d’enquête, en dépit de sa divulgation aux
États membres le 14 avril 2014.

 

À cet égard, la lettre précise :
« par conséquent, nous sommes d’accord avec les conclusions de la
Commission d’enquête – et les dix membres du Conseil ayant signé la lettre du 5
décembre – réclamant que le Conseil de Sécurité inscrive dès que possible et
sans autre délai à son ordre du jour une discussion formelle sur la situation
des Droits de l’Homme en Corée du Nord. Une telle réunion devrait être ouverte
à tous les États membres, étant donné que, comme la Commission d’enquête l’a
souligné, la responsabilité d’action demeure dans les mains de la communauté
internationale. »

 

Kwon Un Kyong s’est faite l’écho de ces
sentiments, indiquant que la communauté internationale a détourné le regard
pendant trop longtemps devant les innombrables
atrocités
commises en Corée du Nord. « Ignorer l’existence de ces atrocités
s’apparente au délit de négligence volontaire. »