Des pourboires pour les artistes nord coréennes

 



Un restaurant nord coréen à Dandong (Chine), installé dans le but de rapporter des devises
étrangères à l¡¯Etat nord coréen. Photo : Daily NK.

Quelle serait la réaction de jeunes filles
travaillant dans un restaurant nord coréen de la ville de Dandong (Chine) si, « comme
en occident », on leur tendait des pourboires ? Dans le passé, ne
pouvant pas être en contact avec des étrangers, les nord coréens ignoraient ce
qu’était un pourboire. Une source a transmis que, depuis peu, ils les reçoivent
le plus naturellement du monde.

Une source de Daily NK basée dans la ville
de Dandong en Chine a rapporté le 24 avril : « L’année dernière, si
l’on donnait des pourboires aux jeunes filles travaillant dans les restaurants
nord coréens, elles les refusaient et nous regardaient de travers. Maintenant,
si on leur tend 100 ou 200 yuan, elles nous remercient et acceptent en nous
saluant respectueusement ».

La source a ajouté : « Les
demoiselles de Pyongyang travaillant à l’étranger sont susceptibles de se laisser
influencer par les idéologies extérieures comme par les critiques si elles sont
en contact avec des étrangers. Cela les mettait dans l’impossibilité de
recevoir des pourboires. La situation s’est assouplie. Le gérant du restaurant
ne leur confisque plus les pourboires reçus, et elles peuvent en profiter personnellement ».

Elle a spécifié : « Le service, qui
était de mauvaise qualité à cause de l’attitude rude des serveuses, s’est
amélioré suite à la baisse de restrictions sur les pourboires. Cela a augmenté
le nombre de clients, qui a contribué à l’ouverture de nouveaux restaurants et
au gain de plus de devises étrangères. Les jeunes filles travaillant depuis
longtemps à l’étranger savent maintenant comment se rendre volontairement
serviables et chaleureuses envers les clients pour les inciter au
pourboire ».

La source ajoute : « Certains
restaurants étaient soumis à plus de surveillance du Département de Sécurité
Nationale concernant les pourboires, mais rien de vraiment recherché. La
culture du pourboire va se développer grâce au contrôle qui se résigne en
disant ” reçoit les pourboires mais n’oublie pas ce que l’on t’a
appris ! ” ».

De plus « Tous les soirs, dans ces
restaurants, on donne des spectacles de danses et chants pour divertir le
public. Les artistes sont réputées pour être jolies, de grandes tailles et
fines. Les clients peuvent apprécier le spectacle en mangeant, et même en
montant sur scène pour leur proposer une danse ».

Selon la source, il y a un grand nombre de
restaurants nord coréens, cherchant à gagner des devises étrangères, qui s’installent
dans les grandes villes de Chine telles que Pékin, Shenyang, Dandong, etc. Les
restaurants sont soi tenu conjointement par la Corée du Nord et la Chine, soit
par les autorités nord coréennes uniquement. Les jeunes femmes qui y
travaillent sont presque toutes originaires de Pyongyang et ont une vingtaine
d’années. Elles reçoivent une formation complète en danse, chant, musique et
langue chinoise. Après une sélection rude, elles sont envoyées pendant 3 ans
dans divers pays pour rapporter des devises étrangères aux autorités. La source
conclue que, en fonction de leur relation et des pots-de-vin
qu’elles versent, elles peuvent choisir de rester plus ou moins longtemps.