Les faibles récoltes compliquent les objectifs fixés par les « Mesures du 28 Jui

Daily NK a appris que certaines fermes
expérimentales opérant sous le régime découlant des « Mesures du 28
Juin », annoncé par l’État en 2012, ne sont pas parvenues à atteindre les
objectifs de production fixés par l’État – ce même pour des raisons
indépendantes de leur volonté – et font dès lors face à des dettes importantes.

 

« Depuis le début de l’année dernière, dans le
comté de Kim Jong Suk (anciennement comté de Sinpa) de la province de
Ryanggang, la ferme (bunjo) de Sinsang-ri opère sur une base expérimentale. Une
famille, ou trois ou quatre employés agricoles, travaillant en groupe, reçoivent
3 000 pyeong (1m2 = 0.3025 pyeong) de terre à cultiver » a déclaré une source
de la même province le 4 décembre.

 

La Corée du Nord, à travers la mise en place
d’un « nouveau système de gestion économique adapté à notre style »,
a diminué le nombre de membres des unités de production dans les coopératives
agricoles de 10-25 à 4-6, dans le cadre des réformes dites du « 28
Juin. » L’État reçoit 70% des objectifs de production, les agriculteurs
percevant les 30% restants et le surplus éventuel existant.

 

La plupart des personnes concernées étaient
contentes, bien que circonspectes, de cette nouvelle politique, dans la mesure
où la production leur étant allouée in fine était supposée augmenter. L’Armée
populaire de Corée a pris la responsabilité directe de la gestion de
l’approvisionnement et de la distribution de nourriture durant la famine des
années 1990, ce qui a invariablement laissé une part réduite de la production
aux agriculteurs.

 

Dans le cas du comté de Kim Jong Suk, les
unités de production ont été divisées en sous-groupes chargés d’un secteur
particulier : les légumes, l’élevage, les céréales, etc. Évidemment,
compte tenu de leur importance primordiale dans l’alimentation nord-coréenne,
le secteur des céréales occupe une grande partie des agriculteurs. Une ferme
collective se voit octroyer 1 000 pyeong de terre pour cultiver du riz et du
maïs, et 2 000 pyeong pour cultiver d’autres productions particulières en
fonction de trois niveaux de qualité du sol.

 

Cependant, le système dépend des vicissitudes
locales. « Comme il n’y a pas eu de sécheresse l’année dernière et que les
fournitures d’engrais ont été régulières, parvenir à 70% de l’objectif a été
relativement aisé, la distribution de nourriture s’est stabilisée, et les
agriculteurs étaient contents » a expliqué la source.

 

Cette année, cependant, du fait de la
sécheresse prolongée et dévastatrice, couplée au manque d’engrais, le rendement
par pyeong a fortement diminué. Les fermes collectives, au lieu de modifier la
répartition des exigences afin de s’adapter à ces changements, exigent de la
plupart des unités de production la remise de 70% de la récolte, soit environ
1,8 tonne dans la région. Si les objectifs ne sont pas atteints, elles
accumulent une « dette » qui doit être « honorée » l’année
suivante.

 

Fournir 70% d’une récolte dans une année
caractérisée par des désastres naturels et un manque d’engrais a laissé
beaucoup d’agriculteurs sans solution viable. Beaucoup soulignent le fait que
cette situation rend impossible de cultiver plus de terres lorsque s’occuper
d’un lopin individuel plus réduit s’avère déjà très pénible.

 

Malgré ces plaintes et les conditions
actuelles, beaucoup d’agriculteurs demeurent optimistes concernant une
amélioration progressive du système. « Les opinions relatives au système
du bunjo sont mixtes, mais nombreux sont ceux qui espèrent qu’il évoluera vers
un système plus autonome » a ajouté la source.

 

Dans le même temps, les usine et entreprises
louent des terres aux fermes collectives, les cultivent, et partagent la
récolte entre les travailleurs. Dans ce cas, contrairement au système des
fermes collectives, il n’y a pas d’objectif de production par pyeong, mais une
distribution basée sur un partage 70-30.