Les trafiquants visés aux fins d’informations relatives aux transfuges.

Daily NK a appris que le service provincial
de la province de Hamgyŏng du Nord du ministère de la Sécurité d’État (MSE)
s’en prend aux trafiquants opérant dans les zones frontalières afin qu’ils
révèlent l’identité des transfuges résidant désormais en Corée du Sud.

 

« Les agents provinciaux du MSE ont
obtenu des informations personnelles concernant les transfuges en utilisant les
intermédiaires qui arrangent les transferts d’argent et les appels
téléphoniques » a déclaré lundi par téléphone une source de la région.
« Ils recherchent même activement les trafiquants afin de leur soutirer
des informations. »

 

Les trafiquants s’occupent principalement
de faire passer des biens à travers la frontière sino-coréenne, mais
travaillent aussi souvent étroitement avec d’autres intermédiaires, dont la
fonction est de faciliter les défections de citoyens du pays. Les transferts
d’argent sont pris en charge tant par les trafiquants que par les
intermédiaires, de même que quantité d’informations sensibles.

 

La source a indiqué que « les
trafiquants sont au courant du fait que même si le MSE donne son autorisation,
sans l’accord de la patrouille frontalière, le trafic devient difficile. Malgré
cela, ils répondent encore aux demandes du MSE. Les trafiquants aussi ont
besoin de vivre, donc il leur est difficile d’ignorer les demandes émanant du
MSE. »

 

Beaucoup cèdent aux demandes des agents du
MSE, car ils croient que cela leur permet de mener leurs activités plus
librement. Et par conséquent, ils rapportent les conversations qu’ils ont au
téléphone avec les transfuges vivant au Sud.

 

« Pour les transfuges qui ont quitté
le pays depuis plus de cinq ans, ils vérifient les informations concernant les
membres de leurs familles en leur demandant où ils vivaient précédemment et où
les membres de leurs familles résident. En faisant cela, ils révèlent
l’identité desdits membres », a expliqué la source. 

 

Les méthodes utilisées par les agents du
MSE deviennent de plus en plus sournoises. « Les agents du MSE mettent les
téléphones sur écoute et ensuite vérifient si cela correspond à ce que les
intermédiaires rapportent. Certains trafiquants, qui ignorent cette pratique,
ont été accusés d’aider les familles de transfuges après avoir fourni au
MSE de fausses informations. »

 

« Depuis quelque temps, les transfuges
envoient moins d’argent, donc il y a eu moins d’appels. Mais lorsque des
familles du Nord tentent de joindre leurs proches au Sud, cela expose plus de
personnes. Pour cette raison, il vaut mieux ne pas demander trop de détails spécifiques
pour la sécurité de tous » a ajouté la source.

 

Un transfuge résidant au Sud a également
décla
ré à Daily NK qu’ « [il] tentai[t] de
transmettre de l’argent à sa sœur au Nord et qu’alors qu’[il] posai[t] des
questions pour être certain qu’il s’agissait d’elle, elle a déclaré que
quelqu’un écoutait la conversation et que pour cette raison elle ne pouvait pas
parler librement. »

  

Des transfuges, au Sud, affirment qu’il est
clair que des trafiquants travaillent pour le MSE et permettent de dénoncer et
d’arrêter leurs proches restés au Nord, s’assurant ainsi du maintien de leurs
activités. Par conséquent, la communauté des transfuges insiste sur le fait
pour quiconque appelle en vue d’envoyer de l’argent au Nord d’être extrêmement
vigilant.