Un incendie détruit la maison d’enfance de Kim Jong Il

Daily NK a appris qu’un feu de forêt ayant
pris le 21 octobre dans le comté de Samjiyon de la province de Ryanggang, aurait
détruit la maison de la naissance supposée de l’ancien dirigeant Kim Jong Il,
située près du Mont Paektu, à côté de Milyong.

 

Une 
source de ladite province a affirmé mardi à Daily NK que
« l’incendie, qui a débuté dans le comté de Samjiyon, s’est propagé dans
celui de Baekam, plaçant la zone en état d’urgence. Le domicile du Mont Paektu,
près de Milyong, et une grande partie des sites révolutionnaires historiques
ont été détruits par les flammes. Le 10ème Corps de la province (une unité
militaire chargée de maintenir l’ordre et la sécurité), le ministère de la
Sécurité d’État, et les unités provinciales du ministère de la Sûreté du Peuple
sont tous en alerte maximale. Des cadres centraux du parti ont été déployés
afin de faire la lumière sur l’origine du sinistre. »

 

Les vestiges révolutionnaires du Mont
Paektu incluent la demeure de Mangyondae, réputée être la maison de naissance
de Kim Il Sung, ainsi que d’autres monuments utilisés comme éléments
d’idolâtrie, par le Nord, de la lignée des Kim. Kim Jong Il est en réalité né à
Vyatskoye, près de Khabarovsk, en Union soviétique, le 16 février 1941, mais la
Corée du Nord affirme qu’il est en fait né dans une maison en bois à Milyong,
au Mont Paektu. La zone fut par la suite considérée comme un site important de
la Révolution à compter des années 1970.

 

À l’avènement de Kim Jong Un, le site a été
promu comme l’origine de la lignée « Paektu ». Et c’est ainsi par
exemple, qu’en février 2012, des officiels du parti, de l’administration, et de
l’armée se sont rassemblés à Milyong afin de commémorer le 70ème anniversaire
de la naissance de feu Kim Jong Il et y ont exprimé leur loyauté envers Kim
Jong Un.

 

La Corée du Nord affirme que la zone du
Mont Paektu est le lieu de nombre d’épisodes de la guerre d’indépendance menée
par Kim Il Sung contre les Japonais dans les années 1930. C’est pour cela
qu’elle a été proclamée « grand musée révolutionnaire », et qu’elle
est visitée chaque année par des cadres du parti, des officiels de l’armée, et
des citoyens, qui s’y rendent en voyages organisés.

 

La source a également expliqué que
« dans le comté de Samjiyon, les travailleurs, enfants, et étudiants
peuvent séjourner dans des camps, mais [qu’]avec l’incendie, il est probable que
ces camps aient été détruits. L’état d’urgence a été proclamé à Hyesan,
Samjiyon, Daehongdan, ainsi que dans d’autres localités de la province, et il a
été enjoint aux administrations et entreprises de participer à la lutte contre
l’incendie. » 

 

La Corée du Nord semble vouloir lutter
contre le sinistre en mobilisant les riverains de la zone. « Ils ont
débuté les annonces dès le 20 octobre dans le centre de Hyesan, et même sur la
Troisième Chaîne (un système de radio diffusion par câble auxquels seuls les
Nord-Coréens ont accès), ont déclaré que chacun devait activement prendre part
à la lutte contre le sinistre » a ajouté la source. Les résidents des
comtés de Bochon, Unheung, Baekam et Shinpa ont également été mobilisés.

 

« L’air de l’automne est sec, comme
les feuilles des arbres, et le vent souffle fort, et donc ils n’ont pas été
capables de combattre efficacement l’incendie. Cela fait des jours que le feu
s’est déclaré, mais ils n’ont pas encore pu maîtriser les flammes. Les gens
affirment déjà que, intentionnel ou d’origine accidentelle, quiconque est lié à
l’incendie sera probablement exécuté. Si l’incendie est de nature criminelle,
cela sera vu comme une trahison. Et même si ce n’est pas le cas, les personnes
concernées seront tenues pour responsables de n’avoir pu préserver un site historique
national aussi important. Certains officiels de la Sécurité ont déclaré que cet
incident ne se conclura pas uniquement avec la mise en cause d’une ou deux
personnes. Même les membres provinciaux du parti sont demeurés sur place pour
essayer de lutter contre le feu » a poursuivi la source.

 

Les media nord-coréens n’ont pas encore
fait mention du sinistre, et la question qui se pose est de savoir comment ils
vont le faire, voire s’ils vont même en faire état. Si l’État évoque
l’existence de cet incendie, cela se fera au prix de l’admission de défaillances
dans le système de sécurité. Cependant, tenter d’en dissimuler l’existence ne
sera pas chose facile, parce que les gens vont se demander pour quelle raison
les voyages organisés sur le « site révolutionnaire du Mont Paektu
 », qui existent depuis les années 1970, ont subitement
cessé.